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mercredi 12 mars 2014

Le Majordome, histoire d'une vie...

C'est en me rendant aux USA que j'ai découvert le dernier film de Forest Whitaker, Oscar du meilleur acteur 2006 pour Le dernier roi d'Écosse. J'étais bizarrement passé au travers de ce film lors de sa sortie. Pourtant, le sujet est de ceux que j'affectionne particulièrement.


Sorti en 2013, Le Majordome (Lee Daniels' The Butler) propose un casting de haute volée. Ce qui est rassurant, c'est que le casting n'est pas là pour dissimuler un vice caché.

Le Majordome raconte la vie de Cecil Gaines, fils d'esclaves qui devient donc majordome. Il finit par travailler à la Maison-Blanche, où il restera de 1952 à 1986, au service de sept présidents différents. L'histoire de cet homme est inspirée par celle de Eugene Allen.

Comme à son habitude, Forest Whitaker est excellent. Dans un rôle tout en retenue et en non-dits, il est l'incarnation parfaite du majordome impassible qui voit défiler autour de lui une société en transformation.

Ce qui est intéressant avec ce film, c'est qu'il se veut être une vignette d'histoire. A travers le regard du Majordome, on voit les différentes facettes de la société, on la voit évoluer et se transformer. Prendre le parti de ce point de vue est d'autant plus judicieux car l'histoire américaine était alors en grande question sur les droits civiques des afro-américains.

Le casting de la famille de Cecil est superbe, particulièrement pour la révélation Oprah Winfrey en femme battante et fragile.

Le Majordome n'est pas le seul personnage intéressant car le réalisateur Lee Daniels a intelligemment intégré d'autres points de vue contemporains à l'intrigue. La femme de Cecil, en femme fragile mais luttant pour sa famille, est spectatrice de tout ce qui gravite autour d'elle. L'aîné des fils, impliqué dans la lutte pour les droits civiques des noirs, montre une tout autre facette de la situation des minorités de cette époque.
On pourra noter également au casting une Mariah Carey méconnaissable et un Lenny Kravitz tout en sobriété.



Que dire du casting présidentiel ? De Robin Williams en Eisenhower à Alan Rickman en Reagan en passant par James Marsden en Kennedy, on en prend plein les yeux. Sans voler la vedette au héros, ils apportent une touche d'humanité à toutes ces figures historiques.

J'ai, pour ma part, beaucoup aimé les relations qu'entretient le Majordome avec tous les présidents. Jamais les mêmes, et pourtant basées sur la confiance, elles sont le fil conducteur de l'oeuvre. Le casting fabuleux de ces hommes de pouvoir y est pour beaucoup. On s'y croirait, entre les maquillages et le jeu d'acteur toujours irréprochable. 

Le majordome, c'est l'histoire d'un combat silencieux, d'un combat qui se livre sur une vie, avec des larmes retenues et des coups reçus mais jamais donnés. 

Ce que j'ai adoré dans ce film, c'est sa retenue. Que ce soit dans le jeu d'acteur comme dans les images, choisies et calibrées pour ne jamais être vulgaires, on appréhende un pan de l'histoire américaine sous tous ses angles. 
Bref, si vous voulez voir et comprendre sans jamais tomber dans la critique facile et abrupte, je ne peux que vous conseiller ce film. Un très grand film !



1 commentaire:

SweetMoot a dit…

Ce film est génial !! :-) Très bel article.