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vendredi 3 janvier 2014

Le Loup de Wall Street, retour aux sources pour Scorsese.

Je me suis rendu dans une salle obscure près de chez moi pour retourner dans les univers glauques et délurés de Scorsese. Dans la droite lignée des Affranchis, de Casino ou encore d'Aviator, Le Loup de Wall Street renoue avec la tradition biopic de personnage peu fréquentable chère au réalisateur. 



Au milieu des années 80, Jordan Belfort est un jeune courtier ambitieux. Il intègre tout d'abord une équipe de courtiers sur Wall Street. Le lundi noir frappe de plein fouet, mettant à mal les envies de grandeur du jeune homme. De fil en aiguille, Belfort finit par créer sa propre boite Stratton Oakmont. Le film suit l'histoire survoltée du fameux loup de Wall Street. Et comme toujours chez Scorsese, la recette fait mouche : introduction, ascension, déclin.

Encore une fois, Scorsese permet à son personnage principal une énorme liberté : il parle aux spectateurs, donne son point de vue, éclaircit certains nœuds scénaristiques... 

J'ai, pour ma part, retrouvé avec plaisir les classiques de la recette Scorsesienne concernant la biopic dejantée. Une bande-son sublime, portée par des titres marquants leur époque. Ni trop abusée, ni trop absente, la musique fait mouche. Les plans séquences un peu longs, habituels chez le réalisateur, sont également de la partie. Petits arrêts sur image pour appuyer une action, travellings présentant des lieux gigantesques, la démesure des richesses est amplement à la hauteur de la mise en scène.




Bon point pour le casting des seconds rôles. Kyle Chandler en agent du FBI, Jean Dujardin en banquier Suisse, mais surtout Matthew McConaughey en courtier d'exception sont épatants dans leurs rôles respectifs, malgré le cruel manque de temps à l'écran.

J'ai trouvé DiCaprio extraordinaire, même si on commence à y être habitué. Souvent ombrageux, malsain mais irrésistible, l'acteur s'en donne à cœur-joie. Accompagné rapidement par la jeune Margot Robbie, le couple crève l'écran comme De Niro et Stone à une époque.

Le sulfureux couple est au centre de la vie personnelle de Jordan Belfort. La jeune Margot Robbie tient la dragée haute à son talentueux partenaire à l'écran.

Les rapports humains, particulièrement ceux entre Belfort et ses amis-associés-conquêtes-employés-patrons, sont parfaitement intégrés dans le scénario. Scorsese réussit une fois de plus à associer un nombre important de personnages et un scénario alambiqué. On ne s'y perd pas souvent.

Les scènes où se retrouvent Jordan Belfort et ses associés sont très souvent hilarantes ! Le réalisateur traite de sujets parfois graves et choquants, mais l'humour de la mise en scène les tourne en dérision.

Résumer ce long film de trois heures tient du miracle, tant la réalisation et ses multiples facettes réservent des surprises aux spectateurs. Et c'est bien là le tour de force de Scorsese : d'ingrédients maîtrisés et de valeurs ajoutées, il produit un film surprenant et classique à la fois, un comble ! Bref, trois heures de délice.




1 commentaire:

Anonyme a dit…

Difficile de résumer ces trois heures en effet.
Perso, je suis ressortie vidée de cette séance, et avec le recul, je pense que j'ai "vécu" la vie de Belfort, J'ai subi ce rythme infernal, cette débauche d'action et de réaction, de personnages hauts en couleurs qui lui tournent autour, cette valse entre drogue, sexe, actions, argent. Ce plus toujours plus.
Le tout en effet porté par une bande son impeccable !
Les acteurs secondaires, comme toujours chez Scorsese, sont juste irréprochables, vrais. L'ami joué par Jonah Hill m'a laissé une impression de malaise. On ne sait pas trop quoi penser de lui, loyal ou intéressé, particulier ou malsain ? C'est vrai qu'ils ne sont pas assez présents dans le film comparé à l'omniprésence de Belfort, mais je trouve que ça rend bien son égo surdimensionné et son égocentrisme.
Bref, je plusquepartage ton avis ! un grand film !
ness ;)