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lundi 30 décembre 2013

Drive, le renouveau du néo-noir.

Je me suis lancé il y a quelques jours dans la vision de ce film dont j'avais entendu le plus grand bien. Maintes nominations internationales, acteurs reconnus, je me suis dit que je ne pouvais pas passer à côté.




Le héros aime les voitures. Il conduit le jour en tant que cascadeur, la nuit pour la mafia. Il travaille aussi avec les voitures, dans le garage de Shannon. Après plusieurs rencontres inopinées avec sa voisine de palier, il finit par se lier d'amitié avec elle et son fils Benicio.

Ce qui frappe en premier, c'est que le film se veut très 80's. De la bande originale absolument sublime portée par des artistes comme Kavinsky, Cliff Martinez ou encore Chromatics, jusqu'aux couleurs criardes et saturées de certains plans, on s'y croirait.


Le jeu de Ryan Gosling, tout en retenue, est absolument génial. Le personnage parle peu et cache en lui une violence terrible qui éclate lors de la deuxième partie du film.

Le film est réellement divisé en deux parties distinctes. Alors que le début montre un héros tout en retenue, dont les silences sont souvent porteurs de sens, la deuxième partie, elle, l'engouffre totalement dans un déchaînement de violence, un tourbillon qui ne cessera que lorsqu'un ou plusieurs protagonistes auront été purement et simplement supprimés.



Dans la première partie du film, le rapprochement entre le "Driver" avec sa voisine Irene et son fils Benicio ne laisse pas entrevoir la tempête de violence qui va suivre.

Lorsque le "Driver" prend les choses en main, il ne devient pas plus loquace qu'à l'accoutumée. Ici, armé d'un marteau, il part régler ses comptes.

Attention, ce qui va suivre dévoile des moments clés de l'intrigue. A ne pas lire si vous n'avez pas vu le film !

Lorsque le papa de Benicio et ancien compagnon d'Irene sort de prison, le triptyque installé depuis le début du film se dissout. L'apparition de cet élément déclencheur va conduire tout un tas d'événements en chaîne menant à la destruction évidente de ce qui avait été construit dans la première heure de film.

Le "Driver" se retrouve au beau milieu d'une "affaire" qui tourne mal. Pourtant, il ne faisait qu'aider...

C'est à ce moment là que le film prend une tournure différente. A la manière de grands films des années 80 (justement) tel que Taxi Driver de Scorsese, la violence latente du personnage principal finit par exploser. C'est également l'occasion de voir le jeu d'acteur de Gosling prendre une autre dimension. J'aime beaucoup la propension de certains acteurs de littéralement exploser l'écran et d'éclabousser de leur jeu le spectateur qui finit par avoir l'impression de regarder un autre personnage. En dix minutes, le paisible et pacifique "Driver" devient une arme de violence déchaînée...

Si le "Driver" devient un personnage violent, c'est uniquement pour défendre les personnes qui lui sont devenues proches... La scène de l'ascenseur ne contient aucune parole, aucun texte. Et pourtant, elle est touchante de maturité, exacerbée de sens et le véritable tournant de l'histoire.

Je ne m'étendrai pas sur la suite et la fin du film. Les rebondissements nombreux et parfois totalement imprévisibles n'empêchent pas le spectateur de se dire que finalement, ça ne pouvait finir que comme ça.
J'aime cette fin, ouverte et amère. 
Un grand film.





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