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mercredi 8 janvier 2014

Fight Club, le polar aux deux visages.

Bonjour, amis cinéphiles !
La semaine dernière, un ami m'a prêté Fight Club que je n'avais pas revu depuis la sortie au cinéma. Je me suis donc replongé dans le film de David Fincher avec de bons souvenirs. Et à ma grande surprise, le deuxième visionnage était encore mieux que le premier !


Edward Norton en tant que narrateur et Brad Pitt en Tyler Durden, le casting est quand même bien classe...

Fight Club, c'est l'histoire d'un jeune cadre dynamique trentenaire célibataire (dont le nom nous est inconnu, d'ailleurs) spécialiste en assurance et complètement désillusionné par la vie. Victime d'insomnie chronique, il trouve refuge dans l'achat compulsif de biens matériels et dans le spectacle de la douleur des autres. Dans une des thérapies qu'il "suit" il rencontre le personnage de Marla Singer. Mais c'est sa rencontre avec le charismatique Tyler Durden que sa vie va basculer, en créant un réseau de combats clandestins : le Fight Club.

Helena Bonham Carter joue sur mesure une Marla Singer complètement déjantée. Un personnage également hors-norme, mais qui finalement n'est pas aussi perdue que ça...

Que dire sur un film que la presse a unanimement porté aux nues ? Fight Club, c'est le cadeau d'un fan de cinéma aux fans de cinéma. J'en ai déjà parlé, les acteurs sont excellents, y compris les seconds rôles (Jared Leto...) mais je trouve que le duo Norton-Pitt fonctionne à merveille. La bande-son fait aussi son office, autant en termes de bruitages (coups, sons entêtants) que de musique. Les chansons de Tom Waits et surtout de Pixies en tête (Where's my mind ?)

Chaque plan a une signification. Le travail de Fincher est remarquable tant sur la forme que sur le fond. Dans Fight Club, rien n'est gratuit, et rien n'est là par hasard.


En effet, une des grandes forces du film est la mise en scène. Sans dévoiler l'intrigue, il faut savoir qu'une deuxième vision du film est nettement conseillée pour comprendre toute la finesse de la mise en image. Et le pire, c'est que les personnages eux-même expliquent parfois ce que le réalisateur fait. Une bien jolie mise en abîme, quoi !

Attention, ce qui suit révèle des moments importants de l'histoire ! A ne pas lire si vous n'avez pas vu le film !

Brad Pitt joue un Durden terrifiant de charisme. Fort, ombrageux, avec une gouaille terrible, c'est l'archétype de l'homme fort tête brûlée, tout ce dont rêve de devenir le narrateur.

En plus d'imprégner au film une forme tout à fait exemplaire, Fincher nous gratifie d'une oeuvre forte en sens et en interprétation. Durden et le narrateur ne sont en réalité qu'une seule et même personne. A partir de ce constat, tout le film prend une autre ampleur et beaucoup de plans qui paraissaient injustifiés auparavant s'emplissent d'un bon sens tout à fait naturel.

Le message récurrent du film, transporté par Durden sur l'hyper-consommation est saupoudré tout le long de l'oeuvre. Finalement plus q'un simple fil rouge, il traduit un malaise auquel les spectateurs peuvent s'identifier...

Ce qu'il me plait dans ce film, au-delà de l'aspect technique visuel et diégétique, c'est cette fameuse double lecture qui pour moi est la pierre angulaire de l'oeuvre. Un héros dédoublé et torturé, comme un rite de passage. La personne "normale" qui devient le personnage qu'il rêve secrètement d'être. Et comme je vous l'ai dit plus tôt, une deuxième vision du film vous jettera aux yeux de multiples détails qui auront pu vous échapper au premier visionnage...

Le narrateur passe par plusieurs étapes, jusqu'au dénouement final où il s'affronte lui-même. Des thérapies de groupe, où le mal est partagé, à la schizophrénie, où le mal est intérieur, il n'y a finalement qu'un pas.

Pour conclure, je dirai que Fight Club est un film qui marque son époque, tant par le fond que par la forme. Alors si vous avez le cœur bien accroché et l'envie de voir un grand film, foncez !




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