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dimanche 19 janvier 2014

Gravity, ça ne tourne pas rond dans l'espace.

Avec mon ami Mathieu, nous nous sommes rendus un samedi soir d'octobre au cinéma pour voir Gravity. Lui comme moi n'en avions entendu que du bien. C'était donc une séance "fleur au fusil" sans trop savoir ce qui nous attendait. Respirez un grand coup... Go !



Une fois n'est pas coutume, je trouve les affiches alternatives ou issues de la communauté des fans absolument sublimes. Surtout que Gravity a tout d'un vieux film des années 50, en bien, évidemment !

La scientifique Ryan Stone (Sandra Bullock) et l'astronaute chevronné Matt Kowalski (George Clooney) sont engagés sur une mission spatiale destinée à réparer le télescope Hubble. Suite à la destruction d'un satellite Russe, les débris tournent autour de la Terre indéfiniment et deviennent de véritable armes de destruction créant à chaque passage de nouveaux débris (le fameux syndrome de Kessler). Il sont alors seuls survivants et perdus dans l'espace. Le film s’intéresse à la façon dont nos deux valeureux pionniers de l'espace essaient de s'en sortir et de rejoindre la Terre sains et saufs.

Tout l'aspect filmique est pour moi sur deux pans assez paradoxaux : la technique, la qualité de l'image, les effets 3D sont absolument fabuleux. Pourtant, c'est le côté "vide" qui fait le charme du film !

J'ai rapidement trouvé de nombreuses qualités à ce film. D'ailleurs, je n'en parlerai pas sinon ! Et la première, celle qui vous saute à la gorge, c'est cet aspect absolument dément de grandeur étouffante. Le vide de l'espace est continuellement mis en image avec beaucoup de classe. Cuaron, pourtant esthète des huis-clos, fait mouche avec un cadrage mêlant champs et hors champs attractifs. La gravité entraîne vos yeux à l'endroit où il faut !

Alfonso Cuaron a dirigé ses acteurs avec minutie. Surtout que passer de l'immensité de l'espace au confinement excessif des stations a certainement dû être un exercice difficile. Sans parler des tournages en numérique, où les acteurs n'avaient que peu de repères pour se placer. 

Que dire du casting ? C'est d'autant plus étonnant de savoir que les acteurs principaux n'étaient pas les premiers choix du réalisateur... Alors que l'interprétation globale est incroyable. Peu de personnages, de nombreux moments où les acteurs sont seuls, il faut un jeu parfait pour tenir le spectateur en haleine. J'ai aimé l'impression que donne Clooney d'être en roue libre, lui comme son personnage. A la fois sérieux mais teinté d'humour, il relativise beaucoup les situations. Ce qui est un comble, dans l'espace !


Ce n'est un secret pour personne... Sandra Bullock, qui affirme au fil des années son statut de grande actrice, est formidable pendant deux heures. Difficile pourtant d'amener de la vie dans un endroit qui en est dénué.

Sandra Bullock apporte immensément au film. non pas que le film aurait été mauvais sans elle, mais il est vrai que nous partons sur des bases de vides spatiaux, d'espace clos inhabités et de silence assourdissant. Pourtant, dans son jeu en finesse, dans ses expressions ou dans ses gestes parfois maladroits où se mêlent la peur et la survie, c'est du grand art. Vivement l'Oscar !

Lumières et couleurs, cadrages immenses, 3D impeccable (et c'est rare que je la défende!). Le film de Cuaron est d'un esthétisme rare.

Ce que j'ai aimé dans ce film, c'est le rapport entre le fond et la forme. Une technique parfaite utilisée pour un scénario basique, qui tiendrait sur une fiche bristol. Et pourtant, le fond est fabuleux car introspectif pour les personnages (d'autant plus vrai lorsque l'on sait que Sandra Bullock partageait pendant le tournage du film de nombreux points communs avec son personnage) et une vraie réflexion sur l'humanité. Encore mieux, le spectateur partage ce voyage, manque d'oxygène, se détend parfois, mais garde cette impression de ne rien contrôler. Jusqu'à la dernière minute, je n'ai rien lâché et on ne m'a pas lâché non plus. Ce film, c'est le genre de film où on te jette dans la piscine et où on te montre la bouée. C'est dur, c'est fatiguant, mais c'est bon !
Je ne peux donc que vous le conseiller.
Pour moi, un chef-d'oeuvre, LE film de 2013.




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